Un an de régime cétogène
Retour d’expérience de Ruben, co-fondateur Meaty
Sommaire
Résumé en 20 secondes
- Ruben, co-fondateur de Meaty, partage son expérience après un an de régime cétogène, adopté pour soulager son eczéma.
- Ce régime, basé sur une alimentation riche en graisses et pauvre en glucides, l’a conduit à une meilleure énergie, une concentration accrue et une réduction de ses symptômes.
- Il décrit la transition vers la cétose, les bénéfices observés, ainsi que les précautions à prendre.
- Bien que les effets positifs soient notables, il s’interroge sur la nécessité de maintenir strictement la cétose ou d’opter pour une alimentation plus flexible.

1. La diète keto, c’est quoi?
« Régime cétogène », « diète keto », ou « régime low-carb, high fat », tous ces termes désignent le même régime, qui repose sur le principe suivant: permettre au corps d’utiliser la graisse comme carburant principal, grâce à l’état de cétose.
La cétose nutritionnelle (ne pas confondre avec l’acido-cétose, une condition grave typique du diabète de type 1) est caractérisée par un état dans lequel le foie transforme certains acides gras en des molécules plus petites: les corps cétoniques (appelés également cétones). Cet état est possible seulement lorsque le niveau d’insuline reste bas suffisamment longtemps, comme lors du jeûne, ou dans le cadre d’un régime pauvre en glucides.
Comparé aux régimes classiques, basés sur les glucides comme source principale d’énergie, la cétose nutritionnelle constitue un changement métabolique important. En cétose, les corps cétoniques sont utilisés directement par le cerveau (en substitut du glucose) et également par les organes tels que les muscles.
Un régime cétogène sans fabrication de cétones ne peut être considéré comme tel. D’ailleurs, si l’on en croit ses partisans, c’est précisément aux cétones que l’on doit la plupart des bénéfices.
2. Comment entrer en cétose?
Logiquement, un régime cétogène va donc favoriser les aliments gras et éliminer les aliments glucidiques (sucres rapides et lents). En guise d’exemple, voici les aliments typiques de la diète keto :
- Viande grasse
- Poissons gras
- Œufs
- Beurre
- Céréales (pain, pâtes, riz)
- Tubercules (pommes de terre, patate douce)
- Légumineuses (lentilles, pois chiche)
- Fruits

3. Les changements observés
Avant d’entreprendre ce changement, mon alimentation était variée, équilibrée, et je respectais les recommandations communément acceptées. Je considérais manger sainement et pourtant, les améliorations ne se sont pas fait attendre.
- Dès les premiers jours, mon énergie s’est stabilisée: plus de coup de barre, et une meilleure concentration. Mon humeur générale s’est également améliorée; j’étais moins irritable.
- Il m’a fallu une dizaine de jours pour me sentir parfaitement adapté. Cela coïncide avec le temps nécessaire pour démarrer la cétose. À partir de ce stade, la sensation de faim a changé pour devenir moins intense; je mange lorsque j’ai besoin d’énergie, pas lorsque mon ventre me perturbe.
- Au bout de 3 mois, mon corps avait clairement changé. Mon poids est resté le même, mais j’ai converti une partie de ma graisse en muscle. Ma force s’est améliorée.
- Mon problème d’eczéma, pour lequel j’ai commencé la diète, a grandement diminué (sans toutefois disparaître). Désormais, la motivation initiale m’importait peu; après avoir remarqué tant d’effets bénéfiques, je ne pouvais plus faire marche arrière.
4. Les repas keto-friendly
- Viande Meaty (morceaux gras) dans toutes ses formes (grillé, mijoté, rôti…)
- Œufs (au plat, dur, en omelette)
- Poisson gras (maquereau, sardines, saumon)
- Poulet avec la peau : entier, cuisses, ailes et œufs
- Boeuf : viande hachée, côte plate, entrecôte parisienne, côte de bœuf
- Agneau : presque toutes les parties, sachant que le moins gras est le gigot.
- Porc : poitrine, cou, travers, saucisses, pack cochonaille
- Charcuterie : quasiment tout l’assortiment, le plus gras le mieux!

5. Que dit la science sur la diète keto ?
Il existe plusieurs avis divergents dans la communauté scientifique. Les partisans du régime cétogène prétendent que la cétose est l’état énergétique optimal du corps humain. L’un des arguments principaux est que ce type d’alimentation est proche de celle de nos ancêtres; le corps se retrouverait donc dans les conditions pour lesquelles l’évolution nous a façonné. Un autre argument dans cette direction est que les nouveaux-nés sont en cétose, et elle se poursuit durant l’allaitement maternel.
Évidemment, il convient de contextualiser ces informations. Il est tout de même intéressant de constater l’état actuel de la science à ce propos :
- Plus de 6000 études publiées sur le régime cétogène depuis 1920 (beaucoup de recul)
- 714 nouvelles publications en 2024 (intérêt exponentiel ces dernières années)
- Environ 500 essais cliniques répertoriés
- Il existe des études solides prouvant son efficacité concernant le traitement des pathologie suivantes: obésité, diabète de type 2, syndrome métabolique, épilepsie, maladie de Parkinson, migraine, syndrome des ovaires polykystiques, cancer, et plus encore.
- Il existe également des études contredisant ces effets bénéfiques. Bien que l’engouement pour ce régime soit évident, il existe autant de détracteurs que de partisans.
6. Précautions à observer
Choisissez bien votre nourriture
Le régime cétogène étant particulièrement restrictif, il est important de privilégier des aliments de qualité pour s’assurer de ne pas développer de déséquilibre nutritionnel. Par exemple, il est démontré que les viandes issues de pâturages contiennent plus de vitamines et un profil lipidiques favorable.
La cétose est la preuve du fonctionnement du régime cétogène. Mesurer les cétones présentes dans le sang ou l’urine permet de vérifier que les changements alimentaires portent leurs fruits.
La diète keto modifie en profondeur le métabolisme. Il est donc recommandé de se faire accompagner pour :
✔️ Gérer la transition et limiter les effets secondaires (grippe cétogène, fatigue)
✔️ Éviter les carences en micro-nutriments (vitamines, electrolytes)
✔️ Adapter les proportions de lipides et de protéines selon vos besoins personnels
👩⚕️ Sophie Balestra – Une approche holistique centrée sur le microbiote
→ nutribiote.ch – instagram.com/nutribiote
👨⚕️ Christian Petten – Les principes ancestraux au service du métabolisme
→ nutrivore.ch – instagram.com/nutrivore.ch
7. Conclusion
Au terme de cette première année, je peux affirmer que le régime cétogène produit des effets très appréciables sur mon corps et ma qualité de vie. Toutefois, je suis conscient qu’il s’agit d’une conclusion personnelle et que ces résultats pourraient varier sur d’autres individus.
- Réduction drastique des glucides et des niveaux d’insuline en découlant
- Apport régulier de protéines de haute qualité (Meaty ❤️)
- Réduction drastique des aliments transformés (pas même du pain)
Je me demande donc si les restrictions imposées par l’état de cétose en valent la peine. En effet, cet état est particulièrement fragile et tout écart nécessite un effort important pour y retourner. Dans le cas d’un individu en bonne santé, j’imagine qu’il est possible de trouver un équilibre moins contraignant, permettant de jouir des effets bénéfiques d’une alimentation saine tout en profitant des plaisirs gustatifs et conviviaux des repas.